- traînant
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• XIIe; de traîner1 ♦ Qui traîne par terre, qui pend. « Des couvertures traînantes et souillées » (Baudelaire).2 ♦ (1580) Monotone et lent, qui traîne, en parlant de sons. Voix traînante. « une musique lourde, aux accents traînants » (Le Clézio).Synonymes :- monotoneQui ennuie par ses longueursSynonymes :- lenttraînant, anteadj.d1./d Qui traîne par terre.d2./d Se dit d'une voix, d'un accent qui s'appesantit sur les mots.⇒TRAÎNANT, -ANTE, part. prés. et adj.I. — Part. prés. de traîner.II. — AdjectifA. — [Corresp. à traîner II A 1]1. Qui pend à terre, frotte sur le sol, sur une surface. Rideaux traînants; main traînante. Il revit Hélène tournant lentement sous la lumière des lustres, avec ses lèvres rieuses et sa longue jupe traînante (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p. 127). Les pas traînants de l'aubergiste résonnèrent (ARLAND, Ordre, 1929, p. 316).— PÊCHE. Filet traînant. Sont réputés traînants tous filets coulés à fond au moyen de poids et promenés sous l'action d'une force quelconque (Code pêche fluv., 1875, p. 57).2. Littér. Qui s'étire. Je regardais dans le petit matin grandir la côte des Syrtes. Ses grèves jaunes encore balayées de brumes traînantes (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 238).B. — [Corresp. à traîner II B] Qui dure, se prolonge. Ces matinées paresseuses et traînantes des malades (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 302).— [En parlant de la voix, d'un son] Synon. lent. Inflexion, élocution, voix traînante; mélodie traînante. La finale traînante de la prononciation normande exprime un retour énergique d'égoïsme (MICHELET, Journal, 1831, p. 84). Au loin, un son traînant, une sorte de mugissement auquel il ne prêta qu'une attention nébuleuse, troubla soudain le calme du soir (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 903).C. — Au fig. Qui manque de vivacité; qui manifeste une certaine langueur non dépourvue de charme. Synon. alangui, languissant, monotone; anton. enlevé, vif. Jeanne Tancrède (...) d'une grâce un peu traînante dans ses rôles d'amoureuse (A. FRANCE, Lys, 1894, p. 88).— [En parlant d'œuvres artist., littér.] Qui comporte des longueurs. Style traînant. Les rimes féminines [Booz endormi]. Lourdes et longues; traînantes, traînées (PÉGUY, V.-M., Comte Hugo, 1910, p. 761). [La Prétendante historiette assez traînante], surtout au dernier acte (L. SCHNEIDER, Maîtres opérette fr., 1924, p. 220).♦ Empl. subst. masc. Dans le cas particulier de Manzoni où ce n'est pas l'oratoire, mais le traînant et le complaisant qui dominent (DU BOS, Journal, 1927, p. 198).Prononc. et Orth.:[
], fém. [-
]. Ac. 1694, 1718: traisnant, -ante; dep. 1740: traînant, -ante. Fréq. abs. littér.: 1 191. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 250, b) 2 635; XXe s.: a) 2 042, b) 1 357.
traînant, ante [tʀɛnɑ̃, ɑ̃t] adj.ÉTYM. XIIe; p. prés. de traîner.❖1 Qui traîne (II., 2.) par terre. || Robe traînante. || Couvertures traînantes (→ Mobilier, cit. 4). — Pas traînant.♦ Qui pend. ⇒ Pendant. || L'aile traînante du rossignol (cit. 3). || Traînante mamelle (→ Bique, cit. 1).2 (Choses). Qui n'est pas rangé.0 Jamais il ne maniait les choses traînantes avec ce geste familier qu'ont presque tous les hommes.Maupassant, Un fou ?, Pl., t. II, p. 308.♦ Qui traîne (II., 4.), forme une traînée. || Nuage traînant (→ Brouiller, cit. 2).B Qui traîne (II., 6.).1 (En parlant des sons). ⇒ Lent, prolongé. || Les intonations traînantes ou gouailleuses (→ Élever, cit. 75). || Voix traînante (→ Graisse, cit. 15; interposer, cit. 3; inventer, cit. 16).2 Vieilli. (En parlant du style, d'un ouvrage de l'esprit). ⇒ Languissant, monotone. || Style traînant (→ Diffus, cit. 7).
Encyclopédie Universelle. 2012.